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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 07:33

Tu le sais, toi, que la mort de la Terre , toi,

Notre Mère, et Mère de nos pères, là-bas,

De cris impuissants dans la nuit s’en est suivie

Après une lente et douloureuse agonie.

Tu le sais, toi, là, qui maintenant éclaire

Chaque nuit, si fort, cet abyssal cratère,

Vaste et vil cimetière aux racines enfouies,

Enchevêtrées ça et là sur des corps sans vie.

Tu le sais, toi, qui fus notre belle de nuit,

Combien la Terre par les hommes fut ternie

Profanant son esprit et déflorant sa chair

Malgré les semonces autrefois de nos pères.

O Lune, ton halo se noie de prières

Et chaque nuit, comme un hommage à la Terre

Tu promènes, vacillante, ta chandelle,

Comme une brave et vaillante sentinelle

 

Nanou, Juillet 2006

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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 07:24

J’ai tracé mon sillon
 

Sur un bout de papier,

 

Sur un bout de chiffon

 

Que j’ai du défroisser.

 

Absorbée par le temps,

 

L’encre de mes remords

 

Ne crache plus de sang

 

Sur la feuille qui dort.

 

Les révoltes grondent

 

Dans mon âme blessée

 

De voix infécondes

 

A jamais camouflées.

 

Lorsque je partirai

 

Mon âme s’ouvrera

 

Laissant s’évaporer

 

Un lai de désarroi

 

Que je n’ai su clamer

 

Sur cette feuille nue

 

Que je n’ai pu jeter

 

Sur ce papier écru.

 

J’aurais voulu laisser

 

L’empreinte de ma vie

 

Dans vos yeux, à jamais,

 

Un bout de mon croquis.

 

Mais le temps a passé

 

Emportant avec lui

 

Des cendres de regrets

 

A jamais enfouies.


Nanou, Décembre 2007

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 07:21

Les branchages mutilés

Par un automne capricieux

A terre éparpillés

N’embraseront nul feu

Que celui de l’enfer

Que je vois dans tes yeux

Rougeoyant adversaire

Halo facétieux.

 

Les pierres massives

Jetées ça et là

Ultime tentative

De ton âpre combat

Ne meurtriront que ton âme

Fade et austère

Qui se noie dans les lames

D’un océan de chimères.

 

Nourries de dégout

Trop plein de colère

Tes fureurs, tes courroux

N’ont pas de frontière

Que la médiocrité de tes mots

Jaillissant comme le venin

Dans ton propre cerveau

Malsain et inhumain.

 

A quoi bon balancer

Tes foudres contre moi

Mon cœur est blindé

De forces pour toi

Ouvre ton cœur

Laisse m’y arrimer

Et apaiser ta douleur

Par la vie d’avoir été rejeté.

Nanou - Décembre 2006
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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 07:19

La première fois que je l’ai quitté, très bizarrement, ça m’a fait beaucoup de bien. Je me suis sentie soudain plus légère, lestée de tout tracas. Comme si j’avais fait un bond vers un ailleurs jusqu’alors inconnu. J’ai eu l’impression même, de me retrouver, d’être apaisée par le monde extérieur, d’être moi-même.

Le pire, c’est que c’est arrivé banalement, sans raison apparente. Ca m’a prit comme ça, sans prévenir. Je n’ai rien décidé du tout. Je l’ai quitté. Point.

Te dire que je n’ai pas eu peur, serait un mensonge.

Et j’en ai encore honte, aujourd’hui.

D’ailleurs, c’est la première fois que j’en parle. A mon époque, ce genre de choses ne se divulguait pas... maintenant on pourra dire que je suis victime de la folie, après tout, c’est de mon âge... à 98 ans, tout est désormais possible.

Je l’ai donc quitté, je te dis.
Je me souviens très bien de ce jour particulier, parce qu’il pleuvait et que la chaussée était glissante... si glissante d’ailleurs, que je suis tombée. Quelques contusions, rien de grave. Etait-ce annonciateur de ce jour exceptionnel ? Encore aujourd’hui je me pose beaucoup de questions... mais à mon âge, c’est normal. Tout est désormais normal.

J’étais rentrée à la maison, un peu molle. Très fatiguée. Charles, ton grand-père, mon cher et tendre, après m’avoir nettoyé délicatement et amoureusement les plaies sur le visage, m’a donc invitée à aller faire une petite sieste pour me remettre de mes émotions. Il était adorable, Charles. Le meilleur mari avec qui l’on puisse un jour espérer faire un bout de chemin. Attentionné, aimant, fidèle, très joueur avec ses petits-enfants. Que Dieu ait son âme.

Alors que mes yeux devenaient lourds, et que mes rêves allaient me rattraper, je l’ai quitté. Par quelle magie, je ne sais. Mais je me suis envolée. Tout était coton autour de moi. L’apaisement total. La sérénité. Lorsque je me suis retrouvée au plafond, après ce sentiment de plénitude qui m’accompagnait le long de la « montée », j’ai cru perdre pied. Mais je ne suis pas tombée, je volais ! Au-dessus de mon propre corps. Je pouvais très bien distinguer cette vieille masse toute ridée, allongée sur le lit, qui semblait dormir profondément. Je regardais la pièce tout autour. J’avais peur que ton grand-père ne rentre. Mais m’aurait-il vue ? J’étais totalement consciente du monde réel autour de moi et pourtant j’avais l’impression d’être dans une autre dimension. Une espèce de cordon me reliait tout de même à mon corps, celui qui se brisera certainement lorsque je partirai définitivement... Là, ce deuxième corps dans lequel soudain je me retrouvais semblait totalement agile et me permettait de me déplacer d’un bout à l’autre de la pièce à une vitesse incroyable. J’étais bien. Heureuse. Mais ne me demande pas comment j’ai repris possession de mon vieux corps inerte sur le lit, je n’en sais rien !

Et bien des années plus tard, je n’ai jamais parlé de cette expérience à ton grand-père. Quitter son corps n’est pas chose courante... avoue ! Il ya des tas de gens qui essaient des techniques plus ou moins folles pour y arriver... et bien moi, je n’en ai pas eu besoin, et ne me demande pas pourquoi. Loin de moi l’idée d’avoir voulu jouer au Chaman pour accompagner les défunts vers la terre de leurs ancêtres ! Je n’ai pas été élevée comme ça ! Le non-dit, les peurs assénées, les principes catholiques, voilà comment j’ai été élevée...

Alors, à mon âge, un peu de fantaisie... ça fait tout de même du bien !

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 07:38

Le monde et toi pouvez être en parfaite symbiose. Mais cela ne dépend que de toi. Apprends à t’aimer et tu aimeras les autres. Apprends à vivre et tu donneras la vie. Apprends à offrir et tu recevras. Apprends à jouir de la vie dans le respect de l’autre, sans jalousie et sans course au pouvoir. C’est aussi simple que ça. Cela s’appelle des actes d’amour.

Mais si tu apprends à égorger, tu piétineras les cadavres jonchés le long de ton chemin et boiras leur hémoglobine  jusqu’à ce que tes propres tripes s’immolent de remords. Si tu lacères celui qui fait un pas vers toi, le mal s’enlacera dans tes entrailles et se répandra jusqu’au dernier neurone de ton cerveau.

Cet enfant n’a besoin que de caresses.

Que crois-tu ?

Que les viols, les génocides, et les poignards sont la solution pour rendre ce monde meilleur ? Le nettoyage intégral du monde à coup de napalm ou autre bombe dévastatrice ne le sauvera pas de lui-même...

Mais tu n’as rien compris. Tu te trompes de cible. Le sauvetage du monde ne passera que par ton propre sauvetage. Apprends déjà à ne plus être un assassin, à préférer aider plutôt qu’à regarder ton nombril, et remplace les éventrations par des étreintes. Un regard parfois suffit à changer le monde, mais de tes yeux ne sortent que souillure et déchéance à force de vouloir noircir le monde.

N’oublie pas, chaque scalp que tu ramèneras ne sera que le trophée de la honte. Tu sais, la mémoire de l’homme demeure malgré les siècles et les temps, et les écrits sont sa force. Si l’homme ne survit pas à toutes ces exactions, la mémoire, elle, oui. Et du crime, même enfoui dans les plus profondes fosses communes, resurgira le mal, plus terrible encore, plus destructeur, plus vicieux. La dévastation du monde n’est pas une solution ni une fatalité. Arrête de te défoncer à coup de billets verts et d’infecter la vie de particules néfastes.

Nos enfants ont besoin de baisers, pas d’ecchymoses. Couvre-les de tendresse,  câline-les, car seul l’amour sera un frein à ce massacre annoncé.  

Nanou, Février 2008 

 

 

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 07:35
Au son de ton rythme flamenco,
Solea, tu vis et vibres en moi. 
Tandis que ta cape tournoie torero,
Ma vie s'enflamme avec toi.
Et telle cette gitane sévillanne,
Je tremble au rythme de tes pas.
Tandis que la foule t'acclame,
Torero, danse avec moi. 


Nanou, Août 2005
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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 16:39

Innocence du jour qui point dans le lointain,

Aux prunelles ténébreuses et somnolentes

Laissant quelques gouttes de givre au matin

Asservir les vertes campagnes indolentes.

 

La nature secoue ses branchages imbibés

D’une nuit hivernale passée à languir

Qu’une fervente brise vienne raviver

Le cœur des bourgeons et la sève rejaillir.

 

Le soleil dissipe les brumes à l’horizon

Lentement, voluptueusement et sans bruit

Et je sens sa chaleur infiltrer mes poumons,

Ses ramures, irriguer rivières et prairies.

Nanou, avril 2007
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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 16:35

Un bout de moi
Derrière les barreaux
A attendre...

J'ai purgé ma peine
Comme un forçat des mots

Ma muse,
Reviens me chuchoter 
Quelques douceurs
Le monde explose
Sans moi
Je vois au travers
De mes grilles
La lumière
Montant de la terre...

Mère nourricière,
De tes profondeurs
Donne moi en offrande
La couleur de ton sang
Afin que je m'en abreuve
Et que j'aillissent les mots
Qu'ils crépitent comme un feu
D'éclatants destins
Et que dans ma folie
Se relève l'envie
L'envie de dire
Qu'emmuré dans mon monde
Je suis quand même là, ma muse
A vouloir m'envoler
comme au temps où tu étais
A mes côtés

Derrière ces barreaux,
Ma vie se déchiquette
A coup de remords
Et de soleils noirs
Ecoute le bruissement
De leurs pieds 
Une horde d'esprits
Accompagne mon cercueil
Aurais-je déjà sombré
Dans le labyrinthe des eaux
Vais-je me noyer
Dans le poison 
Où se retrouvent
Les âmes perdues
Cherchant la lumière ?

Je veux juste quelques mots,
Pour oublier ma peine
De ne plus être celui
Qui les cherche,
Juste quelques mots,
Pour noircir la feuille
Oublier les brûlures
Du désastre qui me ronge
Je vais bientôt m'effondrer
Dans les brumes de l'oubli,
Pour que mon oeuvre perdure,
Tends moi la main
Je t'offrirai en sacrifice
Des perles de pluie
Que tu feras tiennes,
Pour éteindre le feu
Et soigner les coups
Que t'auras donné la vie.



Nanou, Décembre 2007
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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 16:28

Si j’étais un arbre, tu serais le vent dans mes bras s’engouffrant comme une ultime caresse l’ivresse d’une nuit d’orage....
Sur l’écorce craquelée de mon corps rouge-brun, je tatouerais ton âme pour que mes jeunes pousses s’en souviennent à jamais.
Tu me coucherais à terre dans une bourrasque effrénée tandis que les éclairs taquineraient la forêt.
Puis je me relèverais, le houppier tout ébouriffé, et les feuilles poussiéreuses de nos ébats passionnés.
Et nous recommencerions cette danse fiévreuse sous quelques gouttes de pluie et le tonnerre au loin mugissant.
Entre ciel et terre, je serais ton jouet et tu serais mon dernier souffle, à demi susurré. Un souffle invisible, dont je me contenterais.
A la belle saison, je revêtirais mon corps de bourgeons dorés que je t’offrirais, prêts à éclore sous leurs manteaux d’écaille.
Et jusque dans mes racines, aux profondeurs oubliées, je serais ivre de toi et de tes tourbillons endiablés... tu porterais mes semences au-delà des mots, au-delà des âges et de la vie.

Mais je ne suis pas cet arbre, et tu n’es qu’une ombre frivole, les soirs de pleine lune, à la fenêtre te guettant. Et le seul souffle en vérité, dont je me nourris tous les jours, n’est autre que celui des regrets. Qui peut se vanter d’avoir un jour rencontré le vent, si ce n’est un arbre dont les branchages chiffonnés remuent à l’infini devant l’invisible. Invisible espoir, caresse voilée, mouvement insaisissable de mes nuits solitaires.

Je suis tout au plus une feuille morte échouée contre un rêve.


Nanou, mai 2007

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 07:31
Terre, légère ou calcaire,
 
 

De bruyère ou de Sienne,

 
 
 

En friche ou en jachère,

 
 
 

Mon amie, ma bohémienne,

 
 
 

Je voudrais me vautrer

 
 
 

Sur ton corps appauvri

 
 
 

Et tes secousses, partager

 
 
 

Repoussant les infamies.

 
 
 

Je te ferais femme de glaise

 
 
 

Et me fondrais dans ton ventre

 
 
 

Déracinant les malaises

 
 
 

Te bonifiant de mots tendres

 
 
 

Tu serais ma promise,

 
 
 

Ma souveraine sans rocailles,

 
 
 

Je te féconderais sans méprise

 
 
 

Jusque dans tes entrailles.

 
 
 

De l’engrais je déverserais

 
 
 

Pour que tu rejaillisses, fertile,

 
 
 

D’amour et d’eau fraîche je t’irriguerais

 
 
 
Ma beauté pure, indélébile.
 

 

Nanou, Septembre 2007
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