Tu le sais, toi, que la mort de la Terre , toi,
Notre Mère, et Mère de nos pères, là-bas,
De cris impuissants dans la nuit s’en est suivie
Après une lente et douloureuse agonie.
Tu le sais, toi, là, qui maintenant éclaire
Chaque nuit, si fort, cet abyssal cratère,
Vaste et vil cimetière aux racines enfouies,
Enchevêtrées ça et là sur des corps sans vie.
Tu le sais, toi, qui fus notre belle de nuit,
Combien la Terre par les hommes fut ternie
Profanant son esprit et déflorant sa chair
Malgré les semonces autrefois de nos pères.
O Lune, ton halo se noie de prières
Et chaque nuit, comme un hommage à la Terre
Tu promènes, vacillante, ta chandelle,
Comme une brave et vaillante sentinelle
Nanou, Juillet 2006