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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 15:07

Se frayer un chemin au milieu des mots,
En cueillir le sens sans froisser leur pensée,
Les charmer doucement et les rendre plus beaux
Sans les garder au fond comme un lourd secret.
N’offrir que les plus doux à celui qu’on aime,
S’amuser avec les plus fous sur la page vierge,
Jongler avec les plus tristes pour exorciser sa peine,
Et se servir des plus forts pour éviter les pièges.
A tous ces mots qui m’ont si souvent soulagée,
Je dédie ce poème fort de sincérité.

 
© Nanou 2006

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 14:54

Sur le toit du monde,

Des droits malmenés,

Des tortures exercées,

Dans la pénombre.

 

Les hauts plateaux

Dans la souffrance

Sans complaisance

Meurent sans écho

 

Sur les chemins

Des exilés fuient

Dans la sombre nuit

Leurs assassins

 

Sur le toit du monde

Des coups de bâton

De la répression

Dans la pénombre.

 

Dans la pénombre

Le toit du monde

Soudain s’effondre

© Nanou 2008

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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 14:51

Absence,

Troublante

Essence

Latente

 

Le vide

M’appelle

Livide

Sans Elle

 

Amnésie

Détournée

Une vie

Sans Eté.

© Nanou 2008

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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 14:45

Des voix,

 

Plus sourdes que l’océan en pleine tempête,

Que le volcan aux vents, crachant son venin,

Que le brasier rugissant dans l’âtre de nos têtes,

Des voix, dans mon âme aux timbres assassins.

 

Elles viennent, se perdent puis reviennent,

Et s’enflamment dans mon corps épuisé

Laissant de cendres,  mes dernières pensées.

Il n’est plus de silence dans mon âme en peine.

 

Elles font de mon esprit une salle de concert

Où les ondes frôlent parfois les démons de la nuit

Et dans mon corps anéanti, seule une vaine prière

Apaise un peu ces derniers instants de vie.

© Nanou 2008

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 14:42
Le monde est un grand jardin où la liberté se meurt,

Où les fleurs déjà fanées, courbant leurs tiges aux tourments

N’ont plus hélas, de parfum, et les arbres au vent tournant

Ont les racines brûlées jusque dans leurs âmes en pleur.

 

L’eau trouble dans le jardin, serpentant dans l’illusion

Que ses beaux éclats d’argent dans la nuit scintilleront

Contre le mur de l’ennui, déverse des sanglots longs,

Aux traînées rougeoyantes,  mourantes dans les bas fonds.

 

Il y fait chaud et l’on sue tous les maux de nos anciens

Enchainés à nos regrets de ne pas avoir brisé

Les chaînes de nos tourments et les cris sans lendemain.

De notre puissant destin, nous sommes les prisonniers.

 

C’était un jardin d’amour, jardin de la liberté

Où nous avons dessiné des rêves d’enfants heureux

C’était avant que folie, ambitions et intérêts

Ne salissent nos esprits de pauvres enfants peureux.

 

C’était le jardin de la liberté…

© nanou 2008

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 14:38

Une main,

Derrière la toile,

Ou peut-être dedans,

Le poing levé,

Jaune orangé, éclatant

Qui voudrait s’enfuir déjà

Une main de poète déchu

Dans la gouache enfouie

Sous les maux anéantie.

 

Une main

Un artiste est parti

Une main

Sans qui il ne serait rien.

 

Comment exister

Sans mot à esquisser

Sans forme à amadouer

Sans main…

 

Prenez-moi les jambes ou les pieds

Mais les mains et la tête, jamais !
 


© Nanou, mars 2008

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 07:22

Ben avait refermé la vieille porte de bois dans un claquement sourd et puissant. Sa colère lui voilait les yeux. Son visage était défait. Il savait qu’il ne l’ouvrirait plus jamais. Partir. Ne plus jamais revenir. Oublier les démons du passé. Un dernier rapide coup d’œil à cette demeure  sinistre, comme un ultime adieu à une vie de doutes et d’incompréhensions. Courir. Plus loin encore. Au-delà du passé. Mais peut-on se reconstruire sans le connaître vraiment ?

Quelques minutes auparavant, il avait fait ses adieux à son père, de drôles d’adieux, inattendus et mystérieux, tout aussi inachevés qu’inaccomplis. Ben avait enfin trouvé une astuce pour le faire revenir dans la demeure familiale où ils avaient connu le bonheur, des petits moments magiques qui ne se comptaient plus que désormais en quelques images floues écorchées par les non-dits.

 

-         J’ai quelque chose d’important à te dire, lui avait-il dit au téléphone.  

-         On n’a plus rien à se dire, avait répliqué son père furieusement.

-         Papa, laisse-moi une chance de te revoir, je vais mourir...

-         Ta mère aussi est morte...

-         Justement, j’ai besoin de savoir. Il ne te reste plus que moi, il faut que je te voie une dernière fois.

-         Pourquoi, à quoi bon, nous n’avons jamais su nous parler. C’est trop tard.

-         Tu trouveras les mots cette fois-ci ! Tu le dois ! Tu me le dois...

 

Le ton autoritaire de Ben l’avait fait flancher :

-         Ou ?

-         Au Grand Sourcier.

 

Le Grand Sourcier. Ce nom résonnait dans sa tête comme le tic-tac d’une horloge. Ben avait passé les premières années de son enfance là-bas, loin du regard des autres. Mais trop près du passé. Trop près de la Mort. Très près de nulle part.

 

-         Jamais ! C’est le dernier endroit où je retournerais !

-         Je te le demande comme un service, papa, fais cette dernière chose pour moi.

 

C’est comme cela que Ben réussit à attirer son père dans la demeure familiale abandonnée, après presque quinze ans de silence d’un côté comme de l’autre. Les retrouvailles avaient été froides, presque glaciales même. Ben ne fut pas surpris que son père n’esquissa ni un sourire ni ne fit paraître la moindre émotion en le revoyant.

 

-         Je vais mourir, papa. C’est pour cela que j’ai désiré te contacter. La maladie me ronge si vite, c’est inévitable... les médecins ne me donnent plus que quelques semaines.

-         Je...

-         Pas de pitié, je ne suis pas venu pour ça. Laisse-moi parler. Il reprit son souffle : Avant de partir, j’ai besoin de savoir ce que tu me reproches depuis la mort de maman. Je n’avais que 5 ans. A l’époque j’ai cru ce que tu as bien voulu me faire entendre. Mais tu n’étais plus le même. Maman partie, je n’étais plus un fils pour son père. Tu crois que je n’ai pas vu que tu me regardais différemment. Comme un traitre. Un lâche ou bien même un assassin. Que s’est-il donc passé ? Comment est-elle morte ? Ai-je quelque chose à voir avec sa mort ? Je ne me souviens de rien, papa, et j’ai besoin de ça pour avancer...

 

Ben regarda intensément son père en attendant une réponse. Mais elle ne vint pas. Il n’eut pas le temps de prononcer d’autres mots. Le seul écho qu’il eut, fut le sifflement d’une balle sortant de l’arme qu’avait dissimulé son père dans son veston et qu’il retourna froidement contre lui.

 

-         Papa, non ! Ne me fais pas ça, j’attends depuis si longtemps ce moment ! Tu n’as pas le droit ! Non...

 

Dans un dernier souffle, il entendit son père bredouiller quelques mots : oublie ...le passé .... mon fils, c’est .... tout ce que je peux te .... conseiller. Puis, il essaya une dernière fois de prendre de l’air là où il pouvait encore en trouver. En vain.

Nanou, Septembre 2007

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 07:16

Tirititrán, tirititrán,

Désinvolte, impertinent

Sous les coplas, le chant

 

A la grâce enjouée

Se fond dans mes pensées

A demi-envoûtées

 

Joie et allégresse

Dans mes pas, l’ivresse

 

Le duende est en moi

Au rythme de l’escobilla

 

Un petit paseillo ici

Un autre, c’est fini

 

Silencio…

 

Tirititrán, tirititrán,

Le temps d’un temps

Sous les coplas, le chant

 

A l’ardeur émoussée

Se noie dans mon passé

Si loin, si frais

 

Entre fierté et délice

Mon cœur dévisse

 

L’amour m’attend

Au détour du chant

 

Coplas, coplas,

Llamada e ida de alegrias…

Nanou, septembre 2008

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 08:14

Avec son ronron incessant

Et son cortège de flâneurs

Ses effluves longs, saisissants

Fusant des terrasses en fleur,

 

La rue s’étire à l’horizon

Comme une haie d’accordéons

Egrenant là, quelques flonflons

Au rythme exalté des saisons.

 

Avec ses fous rires d’enfants

A en craqueler les pavés

Les échoppes des commerçants

Se lovant dans les contre-allées,

 

La rue foisonne de labeurs,

Du pâtissier jusqu’au coiffeur

Du cordonnier jusqu’au facteur

Sans oublier le vieux traiteur.

 

Avec ses réverbères hautains

Se déhanchant sous tous les toits

Sous la poussée du vent lointain

Comme de puissants magnolias,

 

La rue revêt ses apparats

De déesse citadine,

Et dans la nuit, belle Diva

Prend des airs de libertine.

 

Avec ses passants du bitume

Au bistrot voisin, accoudés,

Rompus à toute solitude

Derrière un café bien corsé,

 

Pétulante est la rue du Mai,

Comme un essaim d’âmes à saisir

De trottoirs étroits en pavés

Ma rue, ma vie, mon devenir.

Nanou, mai 2008

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 07:06

Comme Baudelaire,
"Souvent à la clarté rouge d'un réverbère"
Je sens alors une présence qui sort de l'enfer
Pour me dicter quelques mots de travers.

Comme Baudelaire,
"Dans les caveaux d'insondable tristesse"
J'erre comme une âme en guerre
Qui se cherche ici et là sans cesse.

Comme Baudelaire,
"En quelque lieu qu'il aille, ou sur mer ou sur terre"
Le poète ne cherche-t-il pas la lumière
Pour éclairer le monde de mille vers ?


Nanou, Février 2006

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