Mots courbés sans vie ni passé,
Echo subtil d’un monde qui file
Sans moi, vaincue, à terre, déchue.
Mots blessés au fil des années
Murmure aigri et papier flétri
Qu’on range là, dans un débarras.
Mots qui grondent au rythme des ondes
Parfois la nuit noyant mes envies
Dans le bazar de mes cauchemars.
Mots qui hurlent et qui bousculent,
Fragiles et forts, criards et frivoles
Sans un murmure jamais ne laissant filtrer.
Je voudrais qu’on m’ouvre le cœur
Pour accoucher de ces mots, de ces pleurs
Qui se nourrissent de mes plaies intérieures.
Que ces mots se fassent fiers,
Que ma plume s’abreuve de leur chair
Comme avant que je ne tombe à terre !
Je voudrais qu’on m’ouvre le cœur
Et qu’une pluie de doutes et d’erreurs
Inonde ceux qui veulent me faire peur,
Que ces mots se fassent si lourds
Et les entraîne sans aucun détour
Vers les bas-fonds de leur basse-cour.
Nanou, février 2006