Il fait lourd dans ma mémoire, comme un été tiède sur les bords du Tage,
Et les vagues caressent de leurs longues sueurs azurées et blanchâtres
Les innombrables méandres de sa jeunesse fatiguée par les outrages
Du temps, oxydé, rongé, entre découpé d’oriflammes brunâtres.
Il fut un temps, où les couleurs festoyaient dans cette caverne dorée
Où les images s’entrelaçaient d’un bonheur à demi somnolent
Une féérie d’étoiles scintillantes de rires et d’éclats marbrés
Qu’aucune larme ni aucun cri ne sût en balayer le mouvement.
Désormais, le vide s’est fait forteresse de ce passé majestueux
Et d’horribles migraines naissent à l’horizon des mots oubliés
Mon enfance s’éloigne dans les dédales de mes souvenirs boiteux
Et je m’invente des lendemains pour garder le fil de mes pensées.
Il fait lourd dans ma mémoire, comme un été tiède sur les bords du Tage.
Nanou © Octobre 2005