Le papier assoiffé de maux, me boit
Et s’imbibe de vastes et profonds soupirs
M’absorbant, d’un geste maladroit,
Afin de laisser le destin s’accomplir.
Je bave d’euphorie sur la feuille immaculée
Et même si parfois, par le temps pâli,
Mon sang noir fait autrement couler
Plus de rancœurs que de rêveries.
Bien que par moment, dans mes fureurs,
Il m’arrive de tâcher certaines vocations
Je reste l’éternelle sève du penseur
Ecoulant ses plus intimes obsessions.
De couleur, de Chine, invisible ou indélébile,
Crachant souvent joies, regrets et ivresses,
Belle ou anodine, rebelle ou plus docile,
Je griffonne toujours votre vie avec noblesse.