Voici ci-dessous les schémas esentiels du roman dit traditionnel et du roman nouveau.
ROMAN TRADITIONNEL
Le roman traditionnel vise à donner l’illusion du réel, à nous faire croire que ce qu’il raconte est vrai ! Le roman traditionnel offre une véritable stratégie dans la mesure où, d’une manière explicite, son auteur vise une certaine conformité avec le réel. Le roman traditionnel utilise des procédés narratifs traditionnels qui concourent à donner l’impression du vrai. Tout est fait pour vraisemblabiliser les choses. L’écriture n’est qu’un moyen pour arriver au but essentiel qui est de donner l’illusion du réel. En général le récit est linéaire : tout s’oriente vers une fin où tous les problèmes sont résolus ou non.
Les caractéristiques essentielles du roman traditionnel :
• Le roman traditionnel se développe surtout au XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle, XXe siècle (on peut noter quelques exceptions comme Jacques le Fataliste de Diderot qui offre un roman nouveau au 18e siècle !)
• Le roman traditionnel est un littérature de représentativité, c’est-à-dire une littérature qui s’efforce de donner au moyen de l’écriture l’illusion de la réalité.
• Le but essentiel du roman traditionnel est de se rapprocher du réel (l’écriture n’est qu’un moyen pour arriver à ce but).
• Le roman traditionnel veut rendre le personnage vraisemblable.
• La FICTION du roman traditionnel est souvent réaliste.
• La NARRATION du roman traditionnel offre les éléments suivants : un écriture, des procédés utilisés pour « faire vrai » même si l’écriture, le style sont très beaux (cf. Stendhal, Flaubert, Balzac... ). Citons quelques procédés : attributs nombreux pour le personnage, descriptions fouillées et surtout présentées d'une manière conventionnelle, portrait traditionnel de haut en bas ou de bas en haut, espace bien précisé, temps chronologique, structure linéaire, etc.
ROMAN NOUVEAU
Le roman nouveau, quant à lui, détruit souvent l’illusion du réel. L’écriture est pour lui un but essentiel.
En général le roman nouveau n’est pas nécessairement linéaire (on peut y trouver de nombreux procédés qui perturbent la chronologie traditionnelle : anticipations, rétrospections, variété des points de vue, inversions chronologiques, etc.). L’auteur du roman nouveau peut donner l’impression au lecteur que ce qu’il écrit n’est qu’un roman et que les personnages ne sont que des voix de papier.
Ex. de catégories du roman nouveau :
• Certains auteurs vont écrire des romans où ils prétendent, par un traitement nouveau de la description, du récit, du personnage et du style, exprimer une idée nouvelle de la société, du monde et du moi. C’est la veine du roman existentialiste (La Nausée de Sartre, l’Étranger de Camus).
• D’autres écrivains nous font pénétrer dans un autre univers (à la fois angoissant et séduisant) par la magie des mots (Boris Vian, Julien Gracq, André Pieyre de Mandiargues).
• Quelques écrivains, tout en restant fidèles au quotidien le plus quotidien, nous introduisent dans une autre psychologie (ambiguïté des sentiments, thème du temps et de la mémoire...) : Jean Cayrol, Marguerite Duras...
• Plusieurs écrivains travailleront davantage le langage et le considéreront parfois comme un laboratoire de recherche. Pensons d’abord au groupe Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) dont certains représentants comme Raymond Queneau, Jacques Roubaud et George Perec (dont La disparition qui est un roman sans la voyelle « e » et Les revenentes qui n’utilise que la voyelle « e »). Nous songeons aussi à Philippe Sollers dont certains textes sont écrits sans ponctuation.
• Le Nouveau Roman (autour d’Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Robert Pinget, Claude Ollier, Claude Simon, Nathalie Sarraute) offrira une des plus belles et des plus audacieuses aventures littéraires.
• Plus proches de nous certains écrivains utilisent fréquemment la parodie et des structures parfois très originales. Pensons à Jean Échenoz, Jean-Philippe Toussaint, Tanguy Viel, etc.
Conclusion:
Le critère de base qui permet souvent de distinguer un roman traditionnel d’un roman nouveau est lié à la narration (manière de raconter, écriture, langage, structure particulière...). Le roman non traditionnel offre souvent une écriture originale. La preuve ? Un roman de science-fiction est souvent traditionnel dans la mesure où il offre une narration qui ne surprend guère (le seul critère d’un fiction plus ou moins originale ne suffit donc pas) !
AUTEUR : Jean-Pierre Leclercq
Source : http://www.webzinemaker.com